Accompagnement des équipes sociales et médico-sociales

Pour une articulation entre Qualité de l’accompagnement, Qualité du travail et Qualité de vie au travail dans les ESMS.

QVT : Que Voulons-nous Transformer pour bien travailler?

Soutenir la coopération, le sens et la possibilité de transformation

La notion de qualité de vie au travail ne doit pas occulter les difficultés dans le travail, la souffrance issue de la confrontation au réel du travail et au réel de la souffrance des personnes accompagnées. Parce qu'il n'y a pas de qualité de travail, de vie en commun au travail sans mise en sens, échanges, coopération mais également possibilité de transformation, il y a une nécessité, un essentiel : la délibération pour une mise en sens, entre préoccupation, pensée et action.

La QVT et la prévention des RPS ne peuvent pas faire l'économie d'une réflexion sur les pratiques de délibération et de coopération. (Voir article ASH)

Les espaces de discussions sur le travail (analyse des pratiques, supervision, régulation, espace d’expression et de résolution) ont pour objectif d’être en soutien à la qualité de l’accompagnement, du travail et d'une qualité de vie au travail pensée comme possibilité de construire le travail et réappropriation subjective des effets du travailler . Ils permettent une confrontation au réel comme contrainte mais également comme ressource et visent la transformation et l’émergence de construits possibles.

Au-delà de la collaboration, ce qui fonde le travail au quotidien sont les liens que construisent les professionnels dans l’objectif d’œuvrer ensemble. (C. Dejours). La coopération n’est pas prescrite mais se construit entre les professionnels pour mener au mieux les tâches d’accompagnements et de soins. Non prescrite, la coopération peut cependant être soutenue par l’organisation du travail, par exemple en favorisant l’émergence et la circulation de la parole sur ce qui fait difficulté, les liens entre professionnels, les possibilités d’intercompréhension et de confiance, de construction de sens et de règles en commun.

Selon les demandes, le cadre de l’espace de parole est centré sur une situation clinique d’accompagnement complexe (analyse de pratique), l’axe relationnel et inter-relationnel (supervision) ou l’ajustement des fonctionnements collectifs (régulation).

Analyse de pratique

Espace collectif de prise de parole, d’écoute et d’élaboration des situations de travail vécues par une relecture collective, et avec la perspective d’une résolution commune. Il s’agit de comprendre par la problématisation et l’explicitation, d’analyser et d’ouvrir des perspectives.

L’analyse de pratique engage un travail de réflexion, de recherche de sens, de solution et d’amélioration de l’accompagnement à partir de situations complexes, qui questionnent et/ou mettent en difficulté un professionnel, plusieurs professionnels, ou une équipe. Elle est centrée sur l’accompagnement des usagers et vise, par une relecture des pratiques professionnelles à l’élaboration de la complexité, la réflexion collective, la coopération, la recherche commune de sens et de solution. Ainsi elle a une dimension heuristique (art de faire des découvertes en résolvant des problèmes) et de changement (nouvelles perspectives).

Ce qu'elle n'est pas : un lieu thérapeutique/un lieu de plainte sans perspective/un lieu de hiérarchie des savoirs/

Un Groupe d'Analyse de Pratique pourquoi?

* Pour rendre intelligible les vécus professionnels

* Pour apprendre à réfléchir sur l'action pour soutenir la réflexion dans l'action

* Pour travailler à la co-construction du sens de la pratique par la mise en valeur et la mise au travail de l'expérience.

Un Groupe d'Analyse de Pratique comment?

L'objet de l'analyse de pratique est le récit oral ou écrit différé d'une situation professionnelle vécue qui fait question, et offerte à la problématisation et à l'analyse du collectif. Elle s'appuie sur le désir de travailler ensemble dans le cadre de séances régulières et partagées.

Décrire-Questionner et Problématiser-Analyser- Rechercher le modifiable

Corpus clinique transdisciplinaire (Saül Kartz), qui articule psychologie (clinique et sociale) et sociologie, sciences de l’éducation, psychopathologie, psychodynamique du sujet et du travail, clinique de l’activité et tout concept amené par les participants.

Supervision d'équipe

La supervision d’équipe s’appuie sur la pratique professionnelle dans son axe relationnel et inter-relationnel et sur le vécu des professionnels engagés dans la relation. Par le partage du vécu de l’intervenant et l’émergence de réflexions dans le groupe, elle cherche à dégager un regard nouveau et partagé sur la situation. Elle se centre sur l’analyse des résonances induites par la relation, vise le dénouement des obstacles relationnels entre un professionnel et un usager par une élaboration renforçant la bonne distance professionnelle. Elle permet de mieux appréhender les limites et les possibilités de l’investissement, de soutenir le positionnement par une prise de distance quant aux affects et émotions.

L’objectif est une meilleure connaissance de soi dans sa pratique ; Son processus partagé engage chacun et le groupe à s’interroger sur ses valeurs, priorités, objectifs, perceptions, affects, ses processus de pensée et ses modalités de communication. Parce qu’elle est un travail sur la relation, elle suscite une interrogation sur la manière dont on est impliqué personnellement dans l’activité, un travail d’introspection. De ce fait, la supervision d’équipe nécessite que les personnes soient volontaires pour y participer.

La régulation

Le lieu de résolution des conflits d'équipe

La régulation d’équipe est opérante lorsque les professionnels sont en souffrance et en difficulté de coopération et de collaboration : conflits, blocages,. Elle permet l’expression et l’analyse des difficultés et de ce qui dysfonctionne dans les liens professionnels, et d’engager un projet de changement.

La régulation d’équipe est un processus d’ajustement des fonctionnements collectifs dans le cadre d’un climat devenu difficile ou dégradé. Elle vise à faire baisser les tensions par la libération de la parole, la compréhension collective et la recherche commune de solution.

Une phase diagnostique permettra d’analyser les enjeux et la demande des protagonistes et de valider ensemble un processus d’accompagnement.

La phase d’accompagnement permet d’identifier avec l’équipe les difficultés en termes de communication, d’attentes réciproques, d’organisation, de représentation des missions et des métiers. Elle permet au groupe de comprendre ses difficultés et son fonctionnement par un décentrement des affects, une objectivation, une médiatisation.

L’objectif est d’acter des décisions communes visant le changement et l’efficacité du fonctionnement de l’équipe dans le cadre d’une coopération construite.


Les espaces de discussion s’adossent sur une articulation des discours qui traversent le ou les établissement(s), permettant une compréhension de la complexité institutionnelle, du travailler ensemble et des conflits liés aux logiques différenciées et plurielles. Ils œuvrent à une meilleure compréhension, analyse et cohésion dans un travail pluridisciplinaire. Ils permettent de décloisonner les postures professionnelles en offrant la possibilité d’une une vision transversale. La démarche nécessite le parti pris, pour les équipes et les équipes encadrantes de la transformation : se laisser transformer par ce qui se dit des difficultés et des réussites de chacun au travail, engager un travail commun de mise en sens et de modifications construites des règles de travail qui soutiennent le travail en coopération. Ils s’appuient sur le souci commun de l’accueil et de l’accompagnement des patients et usagers.

Cadre et modalités

Le cadre

L’intervenante est garante d’un cadre d’intervention sécure, permettant la liberté de parole à travers des règles de fonctionnement en groupe.

  • Confidentialité : un engagement de confidentialité est requis de la part de tous les participants, qui repose sur l’idée de ne pas porter ailleurs la parole d’un collègue, indépendamment de lui, de son accord ou de son implication.
  • Respect : Les professionnels s’engagent à une posture d’écoute et à la co-construction de sens et de solutions commune dans l’intérêt de la qualité de l’accompagnement de la personne accueillie. Le jugement sur autrui, présent ou absent est proscrit. Le respect des personnes et des points de vue est requis.
  • Implication et engagement : Les professionnels s’engagent à s’inscrire dans une démarche d’implication et à une régularité de présence.

Les espaces de discussion sur le travail ont un effet formatif, inscrits dans une préoccupation générale de formation continue et d’éducation permanente. Ils permettent l’émergence de pistes d’amélioration et d’innovation et se situent sur le plan des exigences du travail et de la qualité de l’accompagnement.

Les modalités

Analyse de pratiques : Groupe de 12 personnes maximum.

Supervision : Groupe de 3 à 8 personnes maximum.

Régulation : par groupes de 12 personnes maximum.

Régularité : une à deux fois par mois. Un minimum d’une fois tous les deux mois. Engagement d’un an minimum.

Tarif : selon modalités d’intervention 100 à 150 €/H.

L’intervenante s’engage à ne jamais parler nominativement de ce qui se dit dans le groupe, sauf demande ou implication de la personne concernée. Elle s’engage à la confidentialité dans le respect des dispositions législatives relatives au secret professionnel. Cependant, elle présentera des synthèses ou travaux écrits, reprenant, en préservant l’anonymat, les grands axes de travail abordés ou les plans d’actions ou décisions proposées en commun.